Les méthodes
les plus
répandues

Quelles sont les méthodes les plus répandues pour gérer

la douleur lors de l’accouchement ?

La Péridurale

C’est LA méthode de référence pour la gestion de la douleur à l’accouchement. En France, près de 80% des femmes optent pour cette solution. La péridurale est utilisée pour les accouchements par voie naturelle, mais également pour les césariennes. Que vous optiez ou non pour une péridurale, une consultation pré-anesthésique est prévue en fin de grossesse afin de vérifier qu’il n'existe aucune contre-indication en cas d'une éventuelle anesthésie en urgence. Le produit anesthésique est injecté entre deux vertèbres lombaires par l'intermédiaire d’un fin tuyau, le cathéter. Ce cathéter reste en place afin de pouvoir réinjecter des médicaments plus aisément si besoin.

Le déroulement de la péridurale

Le recours à la péridurale n’est pas une obligation. La péridurale se pratique à votre demande, pendant le travail. Elle ne doit pas être faite trop tard car elle n'aurait plus le temps d'agir et serait alors inefficace sur les contractions. C'est pourquoi elle est le plus souvent mise en place lorsque le col de l’utérus est dilaté entre 3 et 8 cm.

En pratique, le médecin anesthésiste commence par vous examiner et vérifier que vous n'avez aucune contre-indication. Couchée sur le côté, debout ou assise, vous devez lui présenter votre dos. Le médecin va alors désinfecter puis pratiquer une anesthésie locale sur la zone lombaire. Il pique ensuite entre deux vertèbres lombaires et introduit le cathéter dans l'aiguille. L’aiguille ne reste pas dans la colonne, elle sert juste à introduire le cathéter.

La péridurale n'est théoriquement pas douloureuse, dans la mesure où la zone est préalablement endormie avec une anesthésie locale. Ce qui n’empêche pas que pouvez être anxieuse devant l'aiguille (même si souvent vous ne la voyez pas car vous tournez le dos au médecin) Le fait de devoir rester immobile pendant l’acte si vous avez très mal peut être aussi désagréable. Il se peut que vous ressentiez très brièvement des petites sensations électriques ou des troubles de la sensibilité dans les jambes ou dans le dos au moment où on vous la fera. La pose de la péridurale dure généralement 5 à 10 minutes.

Les effets de la péridurale

L’objectif de la péridurale est de supprimer la douleur tout en préservant les sensations. Elle est de mieux en mieux dosée, pour justement permettre à la future maman de ressentir la naissance de son enfant. Son action intervient généralement dans les 10 à 15 minutes suivant la piqûre et dure de 1 à 3 heures environ. Selon la durée de l'accouchement, il faudra peut-être pratiquer de nouvelles injections par l'intermédiaire du cathéter. Certaines maternités ont également mis en place un système de « pompe ». Dans ce cas, après une première injection, vous pouvez vous auto-administrer le médicament en appuyant sur un bouton.

Une fois la péridurale mise en place, vous serez contrainte de rester allongée même si vous sentez toujours vos jambes car elles pourraient ne plus vous porter et vous risquez de chuter. Vous pouvez toutefois toujours vous mettre sur un côté ou l’autre.

Certains établissements proposent la péridurale ambulatoire. Elle présente un dosage et des médicaments différents, ce qui vous permet de préserver la mobilité de vos jambes. Vous pouvez donc continuer à bouger et à marcher pendant le travail. Vous êtes équipée d'un monitoring portable pour surveiller le rythme cardiaque du bébé, et vous pouvez appeler la sage-femme à tout moment.

Les contre-indications à la péridurale

Certains troubles ou infections sont des contre-indications à la péridurale : infection de la peau dans la région lombaire, troubles de la coagulation sanguine, certains problèmes neurologiques. Au moment du travail, d'autres contre-indications peuvent amener l'anesthésiste à vous la refuser, comme une poussée de fièvre, une hémorragie ou une modification de la tension.

Les avantages

  • La douleur est fortement atténuée voire supprimées pour la plupart des femmes
  • Vous n’êtes pas endormie ni somnolente après une péridurale, vivant ainsi consciemment l’accouchement. Si elle est bien maitrisée, vous ressentez toutes les sensations lors de l’accouchement par voie basse

Les inconvénients

  • Il arrive que la péridurale ne produise pas l'effet escompté, dans environ 5% des cas. Elle peut aussi conduire à une anesthésie partielle : une partie du corps est insensibilisée et pas l'autre. Cela peut être lié à un cathéter mal placé, ou à un dosage mal adaptée. L'anesthésiste pourra rectifier cela
  • Certaines femmes ont des démangeaisons lors d’une péridurale, dues à la composition du médicament, principalement dans le cas des péridurales ambulatoires
  • Vous ne pouvez pas vous lever, car vous avez moins de sensations dans les jambes. Les sensations reviennent progressivement lorsque l’administration des médicaments est terminée. De manière générale, il faut attendre a minima 2 heures après le retrait de la péridurale pour se mettre debout
  • Certaines femmes souffrent de maux de tête après une péridurale
  • Le travail est généralement allongé car vous ne pouvez pas être debout. Cela augmente le risque d’accoucher à l’aide d’instruments (ventouses, forceps…)
  • Les contractions sont souvent moins fortes et l’équipe médicale peut parfois procéder - avec votre accord - à des injections d’ocytocine les renforcer
  • A cause de l’anesthésie, vous ne sentez pas bien si vous devez uriner. Il vous sera souvent mis en place une sonde urinaire. Il s’agit d’un petit tuyau en plastique qui est posé dans l’urètre pour vider la vessie
  • Parfois, la pression sanguine de la future maman baisse trop à cause des médicaments de la péridurale et le rythme cardiaque du bébé devient trop lent. Le médecin peut alors décider procéder à une césarienne afin d’éviter les risques pour la maman et le bébé

TENS ou électrostimulation

Cette méthode, entièrement sous votre contrôle, consiste à appliquer une impulsion électrique de faible intensité dans votre dos, causant une sensation de picotement. Cette stimulation des nerfs bloquerait les influx douloureux, favoriserait le relâchement d’hormones antidouleur (endorphines) et réduirait l’anxiété. Cette méthode serait particulièrement efficace pour atténuer les douleurs dorsales.

La pose du TENS

2 électrodes sont placées sous la ligne de soutien-gorge et 2 au niveau du bas du dos. Les électrodes sont reliées à l’appareil. Vous pouvez choisir la fréquence et l’intensité des stimulations électriques à l’aide du boitier de commande afin de vous procurer le plus grand soulagement possible.​

Le fonctionnement

A faible intensité de stimulation, le mode d’action semble être celui de « la porte de contrôle » ou « Gate Control Theory ». Selon cette théorie, seuls un certain nombre de stimuli (ou informations) peuvent être traités par le cerveau. Il existe donc une « porte » par laquelle seulement une certaine quantité d’informations sensitives peuvent passer. L’électrostimulation semble créer un « bruit de fond » qui occupe l’espace d’information disponible et empêcherai donc le cerveau de percevoir la sensation douloureuse de la contraction.​

Il semble que lorsque la stimulation est plus forte le mécanisme est différent. Il s’agirait du « contrôle inhibiteur diffus ». Lorsque le corps est stimulé avec une source de douleur, il créé ses propres hormones antidouleur appelées endorphines. L’objectif est donc avec l’électrostimulation de pousser l’organisme à créer son propre analgésique. L’efficacité du TENS semble plus grande si vous l’utilisez au début du travail pour permettre l’accumulation d’endorphines avant que la douleur ne soit trop importante.

L’utilisation de l’électrostimulation pendant l’accouchement permettrait également de se sentir plus en contrôle et de diminuer l’anxiété.

Les contre-indications

Il n’existe pas de contre-indication à l’électrostimulation.

Les avantages

  • Vous contrôlez la fréquence et l’intensité de la stimulation
  • L’électrostimulation n’a aucun impact sur le bébé ni sur la durée du travail

Les inconvénients

  • L’appareil ne peut pas être utilisé dans le bain ou la douche
  •  Peu d’établissements sont équipés mais vous pouvez louer ou acheter un appareil

Gaz analgésiques

L’inhalation de gaz volatils pour l’analgésie de l’accouchement remonte au milieu du 19e siècle, avec l’éther puis le chloroforme. Le protoxyde d’azote en association avec d’autre gaz est utilisé dans cette indication dès la fin du 19e siècle. Il est toujours mélangé à de l’oxygène. Afin de permettre la respiration. Dans des pays comme le Canada, le Royaume-Uni, la Finlande, la Suède ou l'Australie, l'analgésie par inhalation est utilisée dans 40 à 60% des accouchements1 comme une alternative à l'anesthésie péridurale ou avant la réalisation de celle-ci.

Son utilisation est indiquée lors de la phase active du travail si vous ne souhaitez pas de péridurale, si la péridurale ne peut pas être faite ou dans l’attente de la péridurale. L’analgésie inhalatoire est également indiquée pour la réalisation de l’épisiotomie et sa suture (avec une anesthésie locale au préalable).​

Le fonctionnement de l’analgésie inhalatoire : la sédation consciente

Vous restez éveillée et l’inhalation de gaz se fait à l’aide d’une vanne spéciale appelée « vanne à la demande ».  Le gaz ne vous est dispensé que lorsque vous inspirez au travers du masque. Ainsi, vous contrôlez complètement l’administration. Si vous retirez le masque, vous n’aurez pas de gaz. L’efficacité maximale est obtenue quand on commence à inhaler une trentaine de secondes avant le début de la contraction. Il faut donc un peu de pratique pour bien appréhender le bon moment pour respirer le gaz.

Vous devez respirer normalement à travers le masque jusqu'à ce que la contraction disparaisse. Environ 50 secondes s'écoulent jusqu'à ce que l'effet analgésique se fasse totalement ressentir. Vous pouvez retirer le masque dès que vous ne sentez plus la contraction.

Lors de la sédation consciente, vous êtes en mesure de parler, de réagir face à votre environnement. Le gaz apporte un effet antidouleur mais également un effet anxiolytique.​

Les effets secondaires

Les effets secondaires les plus courants sont des vertiges, des nausées, des vomissements et une sècheresse de la bouche. Il peut également y avoir des rêves, des souvenirs vagues, des bourdonnements d’oreilles. Ces effets stoppent dès que l’inhalation de gaz s’arrête.

Les contre-indications

L’utilisation du gaz analgésique est contre-indiquée quand en cas d’antécédents d'épilepsie, d'hypertension crânienne, d’une maladie pulmonaire obstructive, d’une occlusion intestinale ou d’otite ou de sinusites.

Les avantages

  • L’analgésie inhalatoire est très facile à utiliser
  • L’analgésie inhalatoire réduit considérablement la douleur du pic de la contraction.
  • Les contractions et le travail ne sont pas affectés
  • L'administration de l’analgésique inhalatoire se fait sur demande, vous contrôler l’inhalation, il n’y a aucun risque de surdosage
  • L'élimination du gaz par l'organisme est très rapide et n’a pas d’impact sur le bébé
  • L’analgésie inhalatoire n'affecte pas l'allaitement
  • L’analgésie inhalatoire peut être associée à d'autres analgésiques (opiacés) sous surveillance médicale

Les inconvénients

  • L’effet antidouleur est inférieur à celui de la péridurale
  • Il faut un peu de pratique pour savoir quand commencer à respirer le gaz
  • Le masque peut entrainer une sensation de claustrophobie
  • Toutes les maternités ne proposent pas d’analgésie inhalatoire. Renseignez-vous lors de vos visites prénatales

Méthodes dites « naturelles »

Massage

Le massage peut vous aider à détendre vos muscles et à vous relaxer. Il vous distrait également de la douleur. Avec quelques instructions, tout le monde peut apprendre rapidement à masser. Certaines femmes apprécient que quelqu’un exerce constamment une pression dans le bas du dos. D’autres préfèrent qu’on leur masse les cuisses. Recherchez ce qui vous est agréable ou non. Il se peut aussi que vous ne vouliez pas que quelqu’un vous touche. Dans tous les cas communiquer vos envies à l’équipe soignante et à votre entourage.

Relaxation, hypnose

L’hypnose vous apprend à détendre complètement votre corps, ce qui peut atténuer la douleur. Malgré la relaxation profonde vous restez attentive et gardez le contrôle. Si vous souhaitez accoucher sous hypnose, l’idéal est d’être accompagnée par un hypnothérapeute pendant votre grossesse. Pour se relaxer, certaines femmes trouvent agréable de mettre des bougies parfumées ou d’utiliser de l’huile parfumée. D’autres trouvent agréable d’écouter de la musique ou d’autres sons apaisants. Ici aussi : faites-le si cela vous conforte.

Acupuncture

L’acupuncture est une médecine douce traditionnelle qui consiste à placer de fines aiguilles en des points précis de votre corps. Ces points sont reliés aux endroits où vous avez mal. L’acupuncture peut rétablir l’équilibre dans le corps et réduire la douleur. L’acupression est similaire à l’acupuncture mais sans aiguilles seuls les mains ou les doigts sont utilisés. Une tierce personne (ou vous-même) stimule par la pression des points particuliers qui sont reliés à l’endroit où vous avez mal.

Les avantages

  • Ces méthodes sont praticables aisément
  • Ces méthodes n’ont pas d’effets négatifs sur vous ou le bébé

Inconvénients

  • Ces méthodes peuvent ne pas être suffisantes pour soulager complètement la douleur
  • Tous les établissements ne pratiquent pas l’hypnose ou l’acupuncture. Renseignez-vous au préalable